Commotion cérébrale : des exercices de respiration et du sport améliorent la récupération

 

Une étude américaine rapporte une amélioration des symptômes des patients victimes d’une commotion cérébrale grâce à des exercices de respiration et de sport. Les résultats seront présentés lors du 75e congrès annuel de l’America Academy of Neurology, en avril prochain à Boston.


Pour aider des adolescents victimes de chocs à la la tête, dans le cadre de la pratique d’un sport par exemple, des chercheurs ont eu l’idée de tester les effets d’exercices de respiration et d’aérobic.

Quels sont les symptômes d’une commotion cérébrale ?

Lorsqu’une personne est victime d’un violent choc à la tête, différents symptômes peuvent apparaître et persister plusieurs semaines : des maux de tête, des étourdissements, des problèmes de mémoire et de concentration, voire chez certaines personnes des troubles de l’humeur ou une dépression.

Pour leur étude, les chercheurs ont étudié un groupe de 30 adolescents, blessés lors de sports et de loisirs. Ils ont tous présenté des symptômes pendant plus d'un mois. Ces participants ont été divisés en trois groupes et appariés selon leur âge, leur sexe, leur niveau d'activité physique et leur indice de masse corporelle. Les chercheurs ont évalué les symptômes de commotion cérébrale, la variabilité de la fréquence cardiaque, le sommeil, l'humeur et les capacités de réflexion et de mémoire pour tous les participants au début de l'étude et à nouveau six semaines plus tard.

Pendant la durée de l’étude,

  • Un premier groupe a pratiqué des exercices de respiration à un rythme lent avec un programme informatique pendant 20 minutes par nuit, quatre nuits par semaine.
  • Un second groupe a effectué trois séances d'entraînement aérobique par semaine, en commençant par 20 minutes d'activité aérobique de faible intensité, qui ont progressivement augmenté en intensité et en durée.
  • Le troisième groupe a fait à la fois des exercices de respiration et de l'exercice aérobique.

Les exercices aérobiques et de respiration améliorent les symptômes

Résultats : la pratique de la respiration ainsi que l'exercice aérobique progressif peuvent aider à améliorer les symptômes de commotion cérébrale chez les adolescents qui se rétablissent lentement. L'étude a révélé que si les deux thérapies sont chacune bénéfiques séparément, lorsqu'elles sont combinées, elles entraînent une amélioration encore plus importante des capacités de réflexion et de mémoire, de la dépression et de l'humeur.

Dans le détail, les auteurs ont noté que :

  • Les volontaires du groupe combiné exercices de respiration et exercice aérobiques ont connu une réduction deux fois plus importante de la gravité des symptômes par rapport aux personnes du groupe exercice, ainsi qu'une réduction 1,3 fois plus importante de la gravité des symptômes par rapport aux personnes du groupe exercice de respiration seul ;
  • De même, le groupe combiné a connu une réduction 1,2 fois plus importante des symptômes de dépression par rapport au groupe "exercice aérobique seul" et une réduction 1,3 fois plus importante que le groupe exercice de respiration seul ;
  • Le groupe combiné a également connu plus une réduction 1,4 fois plus importante de la perturbation de l'humeur par rapport aux deux autres groupes ;
  • Enfin, le groupe combiné présentait des améliorations significativement plus importantes de l'attention et de la mémoire de travail, ainsi que des changements plus importants dans les paramètres de variabilité de la fréquence cardiaque que les deux autres groupes.

Des résultats encourageants qui méritent confirmation

Selon l’auteur de cette étude, le Pr Moore de l'Université de Caroline du Sud à Columbia,"la gestion des symptômes persistants de commotion cérébrale est particulièrement difficile car il n'existe pas de thérapies standard. Ces thérapies sont peu coûteuses, faciles à mettre en œuvre et peuvent être auto-administrées, ce qui les rend réalisables et accessibles à toute personne présentant des symptômes persistants".

Toutefois, les auteurs soulignent la limite de leur travail, qui n’incluait pas de groupe témoin de personnes n'ayant suivi aucun exercice. Enfin, ils estiment aussi que les résultats actuels sont "préliminaires et des études complémentaires sont nécessaires, incluant un nombre plus important de personnes".


Sources

  • Entretien avec le Pr Grégory Ninot, le 22 février 2023
  • Slow recovery from concussion? Exercise, breathing practice may improve symptoms - AMERICAN ACADEMY OF NEUROLOGY merican Academy of Neurology Annual Meeting - 22 février 2023

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Ne tirez pas sur le pianiste

La guerre de Troie n'a pas eu lieu pour Hélène... Un "déchiffrage"