La fondation de l'OTAN

President Truman signs the treaty

Le Traité de l'Atlantique Nord, signé par douze nations un lundi après-midi à Washington DC, a vu les États-Unis prendre la tête de la résistance du monde libre à l'agression et à la subversion communistes après la guerre. Sans précédent dans l'histoire américaine en temps de paix, il est le fruit de plus d'une année d'activité politique et diplomatique dans laquelle le sénateur Vandenberg et le général Marshall des États-Unis, Ernest Bevin de Grande-Bretagne et Lester Pearson du Canada ont joué des rôles de premier plan.


Le traité obligeait ses signataires à traiter une attaque armée contre l'un d'entre eux comme une agression contre tous et à réagir par toute action nécessaire, y compris la force armée. Il a été rédigé par un groupe de travail composé de diplomates des États-Unis, de la Grande-Bretagne, du Canada, de la France, des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg, qui a commencé ses travaux en juillet 1948 et a produit un projet de texte en décembre. Les représentants de ces pays et de cinq autres (Italie, Portugal, Norvège, Danemark et Islande) ont signé le traité sur une longue table en acajou, devant les douze drapeaux nationaux, dans l'auditorium du bâtiment du département d'État sur Constitution Avenue. Un public distingué de 1 500 personnes assiste à la signature de Paul Henri Spaak pour la Belgique, suivi de Pearson pour le Canada. Robert Schuman s'est avancé pour la France et Bevin et Dean Acheson, le secrétaire d'État américain, ont signé en dernier. Chaque ministre des affaires étrangères utilise un stylo différent. Dans son discours, le président Truman décrit le nouveau traité comme "un bouclier contre l'agression et la peur de l'agression - un rempart qui nous permettra de nous consacrer aux vraies affaires du gouvernement et de la société, à savoir la réalisation d'une vie plus complète et plus heureuse pour tous nos citoyens". La cérémonie est simple et impressionnante, même si Sir Nicholas Henderson, l'un des membres du groupe de travail, déplore "l'influence insouciante" de l'orchestre des marines américains, qui joue des airs de Gershwin, dont "Bess, you is my woman now", en hommage apparent à Mme Truman, qui est aux premières loges.


Le traité doit encore être ratifié par le Sénat américain, qui l'approuve le 21 juillet, après près de deux semaines de débats. Il est vivement recommandé par le sénateur Vandenberg pour les républicains et le sénateur Connally du Texas pour les démocrates, et combattu par le sénateur Taft de l'Ohio, qui estime qu'il revient à "armer l'Europe occidentale aux frais des Américains". Le vote final est de quatre-vingt-deux voix contre treize, ce qui fournit la majorité des deux tiers nécessaire. Le président Truman signe l'instrument d'adhésion et l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) est dûment créée, son secrétariat étant situé en France.

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